Grand talent, pas d’adon, le nouveau EP de Scrap est trop court. Le groupe de Montréal nous offre sept chansons, dont une reprise de Johnny Cash, en douze minutes. Le groupe n’a aussi aucune prétention. Lors d’une entrevue, Frank (guitare et chant) m’a expliqué que le groupe, qui a pris naissance dans le sous-sol de ses parents, s’est formé « sans aucune autre ambition que de se défouler ». Je n’ai pas encore eu la chance de les voir en concert, mais avec des chansons courtes et vites, ce n’est pas difficile de s’imaginer se défouler dans le pit autant que le groupe le fait sur scène.

L’esprit festif du groupe est toujours évident dans leur musique, mais l’influence d’avoir vécu la grève étudiante de 2012 et la répression policière s’entend dès le premier morceau (« Scrap »). Pour quelqu’un comme moi qui aime des bonnes chansons engagées, ouvrir l’EP en gueulant un message à la police, « Non non y’est pas question d’obéir/Céder c’est pas consentir/Tu vas être déçu en m’tappant d’sus/Tu me f’ras pas changer d’idées », m’a fait chaud au cœur.

Malgré le fait que trois des sept chansons (« Fuck that (on s’laissera pas abattre) », « Brûle » et « Ring of Fire ») se retrouvent sur leur album live, la qualité de l’enregistrement studio fait en sorte que c’est un peu plus facile de les apprécier.

Grand talent, pas d’adon est disponible à prix libre à partir du site bandcamp du groupe. Râter l’occasion de vous le télécharger gratuitement serait dommage. Râter l’occasion d’appuyer un groupe indépendant en leur donnant une couple de piasses pour l’EP serait aussi dommage.